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Prothèse de main réalisée par impression 3D : une solution accessible et esthétique

le 19/01/2021

Le Dr Wallach est chirurgien de la main et directeur du centre SOS Mains de Trappes (Hôpital privé de l’Ouest parisien, Île-de-France). Depuis peu, il expérimente la conception de prothèses en plastique réalisées grâce à la technologie 3D, aux multiples avantages pour les patients. Présentation de cette technique par le spécialiste.

Esthétique et ludique

Grâce à e-nable.fr, un site qui facilite et encourage la création et le partage de ce type de prothèses, le Dr Wallach a pu bénéficier d’un modèle de prothèse libre de droits et compatible avec son imprimante 3D. « Je réalisais déjà des attelles 3D pour certaines pathologies, que je faisais adapter par notre orthésiste Régis Camier. Mais, avec e-nable, j’ai pu créer une prothèse de main, explique le spécialiste. Cette toute première prothèse a été faite pour l’une de mes jeunes patientes de 9 ans, qui a une absence congénitale de doigts sur une main. »

L’objectif de cette prothèse ? Apporter un accessoire plus esthétique que fonctionnel. « Dès qu’elle l’a enfilée, elle semblait ravie, cela lui a permis d’occulter ce manque de doigts, bien que fonctionnellement elle n’en ressentait pas le besoin. » La conception de cette prothèse permet une grande variété de couleurs et de styles. « Nous pouvons proposer des prothèses version Wolverine ou Transformers, toujours dans le but de rendre plus fiers les enfants une fois équipés. Si, avant, ils pouvaient avoir honte de cette malformation, ils sont ensuite contents de pouvoir montrer leur main bionique à tout le monde ! »

Une technique complémentaire au travail de l’orthésiste

Si la technologie 3D aide à créer une forme bien définie, l’ajuster au patient restera l’œuvre de l’orthésiste. « Il y a trois phases pour créer cette prothèse : la conception, la réalisation et l’adaptation. Les deux premières ont lieu grâce au traitement des informations par l'ordinateur et l’imprimante, la troisième est effectuée par l’orthésiste. En effet, lorsqu’une prothèse est moulée, il faudra ensuite qu’elle s’ajuste parfaitement au membre du patient, sans frotter ni gêner. L’orthésiste a donc tous les outils nécessaires à cette mise sur mesure pour raboter la pièce ou ajouter des mousses d’adaptation. »

Autres avantages de cette prothèse : sa légèreté, contrairement à une prothèse myoélectrique, et son coût, très compétitif grâce à la matière première utilisée. « C’est une solution très plébiscitée par les enfants qui ont une malformation congénitale car nous pourrons envisager de créer plusieurs prothèses au fil de leur croissance, le coût de production étant très bas. » Cette expérimentation permettra également au chirurgien de pouvoir analyser l’utilisation faite de ce type de prothèses, ainsi que les attentes qui en découlent, et de la proposer éventuellement à d’autres patients qui souhaiteraient surtout une solution rapide et esthétique.